En guerre contre toutes ces pressions extérieures, ces répliques de film, ces carrousels instagrams, ces petites phrases de l'entourage, ces mantras des pseudos gourous de développement personnel, qui sous prétexte de nous inspirer, d'insuffler l'envie de "donner le meilleur de nous même", semblent entretenir chez moi un narcissisme délétère, une apathie sournoise, une culpabilité rampante. Je suis écrasée sous le poids de l'injonction à la productivité, à la poursuite d'un modèle unique de réussite: prestige social, maison bien rangée, certitudes bien ancrées, plan à 10 ans arrêté, tout cela dans le plus grand des flegmatismes. Chaque jour qui passe je réalise à quel point notre attention et notre temps sont des denrées rares et non renouvelables, qui excitent la convoitise et font littéralement l'objet d'enchères. C'est donc avec une bonne dose de dissonance cognitive, assumée, que je poste parfois "contenu" sur les réseaux sociaux. Je soupçonne en effet que la signification du mot "partager" n'ait été à tout jamais pervertie par les GAFA. Dans ces espaces, le "partage" se quémande et se monétise, il vise à accroitre le pouvoir de certains. Rien à voir avec la philosophie qui nous pousserait, par exemple à "partager notre pain". Je crois que le respect du code déontologique permettant d'assurer ma survie numérique sur les réseaux sociaux altère ma sincérité, si je ne ne fais pas l'effort d'une constante vigilance. Je préfère donc utiliser le mot "transmettre" ou "faire passer" pour décrire cet espace.
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