Essais
J'avoue, la vanité est certainement l'une des raisons pour lesquelles j'ai aimé cet essai, au delà de sa grande clarté. En une centaines de pages, voila mise en mot une série de justifications à donner à la prochaine personne qui me demanderait pourquoi j'abîme mon corps et mes neurones assise dans un bureau toute la journée, au lieu de suivre "ma fibre artistique". Et d'avoir enfin de cran de devenir le graal du 21ème siècle, l'artiste entrepreneur.e. Looseuse que je suis, lol. L'essai n'aborde quasiment pas l'industrie musicale, sauf pour évoquer la participation gênante de Youssou N'dour et de Deedee Bridgewater à une sauterie au Centre Pompidou, en l'honneur du fondateur de l'empire Benetton. Mais je ne doute pas que les dispositifs pervers qui détruisent la force émancipatrice de l'art avec un grand "A" se déploient partout. "La domestication de l'art" est un pamphlet qui dénonce la colonisation des imaginaires par l'Etat et les entreprises. Il donnera par la même occasion une bonne petite claque aux artistes qui se pensent engagés "par définition", et aux habitués des expo et autres galeries ( dont je fais partie), qui s'imaginent élever leur esprit devant des œuvres pas aussi révolutionnaires qu'elles le prétendent. A partir d'une quinzaine d'exemples, principalement relatifs aux arts visuels et à la poésie, Laurent Cauwet montre comment les artistes sont devenus les principaux agents du capitalisme, en s'illusionnant aussi bien sur l'absence d'impact de leur modèle économique sur leur processus créatif, que sur l'effet produit par leurs œuvres sur les publics visés. L'inféodation grandissante des artistes aux logiques néolibérale anihile leur capacité à contribuer à la construction d'une société plus juste. L'astuce est d'avoir fait levier sur la persistance de l'image de "révolté" qui colle à l'artiste, alors que cela fait bien longtemps qu'il s'est en fait compromis.
" Ce qui est demandé à l'artiste n'est plus de produire des gestes critiques, mais d'obéir à l'injonction de produire des gestes critiques. Ce n'est plus de laisser cours à sa souveraineté, mais de répondre aux critères de liberté énoncés par la domination"
En effet, qu'est ce que ça veut dire d'être payé par l'Etat policier pour aller raconter aux jeunes des quartiers populaires comment la littérature a élevé notre esprit et qu'ils devraient ouvrir un bouquin à l'occas'? De répondre à une commande d'une multinationale qui organise une expo sur le multiculturalisme pendant qu'elle pille des peuples autochtones en Argentine, profitant de l'absence de notion de droit de propriété dans leur système de pensée?
S'ils continuent de se présenter comme des électrons libres aux mode de vie et de pensée hors norme et attractif, la situation des artistes est en vérité comparable à celle des salariés ou des entrepreneurs indépendants tous écrasés par les mêmes injonctions productivistes. Tous finalement tous "employés" par la même entreprise "culture", fabuleux Cheval de Troie permettant de s'assurer que tous les systèmes de domination restent bien en place: en faisant diversion sur l'évasion fiscale ou un passé collaborationniste (Fondation Louis Vuitton), en éteignant tout esprit critique, l'œuvre étant désormais irrémédiablement présentée comme une marchandise, de la "subversion en kit". Le résultat, c'est que lorsque les artistes ne sont pas explicitement censurés, ils s'autocensurent, consciemment ou inconsciemment, voire participent à la diffusion de complets contresens:
" Il est fortement conseillé à l'artiste sous contrat de déposer à l'extérieur des fondations et des musées son esprit critique avant de se mettre au travail, en essayant bien entendu de ne pas rendre trop criant son adoubement au pouvoir. Mais qu'a cela ne tienne: il saura décliner sous des dehors novateurs ce qui est déjà du domaine patrimonial, ou proposer ce qui ailleurs et en d'autre temps fut transgressif mais qui, hors contexte, ne risquera en rien d'ébrécher l'entre soi exigé- tout en permettant à chacun ( commanditaire, commandité et spectateur), de frissonner devant tant d'audace (…) Et de fait, on n'aura jamais autant entendu les noms de Deleuze, Guattari, Foucault, Debord, Bataille, Benjamin, Bourdieu, Barthes, Pasolini, Levebvre, Marx… qu'a travers le réseau des galeries, institutions publiques et fondations privées, où ils sont utilisés avec une étrange et sordide délectation - qu'on se rassure, cela ne signifie pas pour autant qu'ils soient plus lus qu'auparavant"
En fin d'ouvrage, certains articles cités en source sont reproduits en totalité, c'est la première fois que je vois cela dans un essai, c'est assez appréciable. Un angle mort tout de même: la critique emprunte un prisme très masculin, blanc et élitiste (le cas d'Exhibit B est cité, de façon maladroite j'a). Dans la production anticapitaliste on commence a avoir l'habitude….
Ca fait au moins 15 ans que ce classique trône dans ma bibliothèque, et honnêtement il me faisait flipper. J'ai été agréablement surprise par la forme hybride choisie pour porter le propos: à la fois pamphlet, témoignage personnel, relecture critique de romans, de poésie ( l'ombre de Césaire planne sur tout le livre), et études de cas psychiatriques. Certains passages m'ont fait penser à "Chronique d'un pays natal" de James Baldwin, écrit a peu près au même moment et qui décortique aussi la construction du Noir dans certaines oeuvres. Comme Baldwin, Fanon évoque "Native Son" de Richard Wright. Je n'ai pas tout compris de cette première lecture et tiens également à souligner que certains passages sont homophobes, il faut bien le dire. C'est assez impressionnant de voir à quel point les problèmes que Frantz Fanon met sur la table en 1952 sont d'actualité et toujours aussi peu compris: la question de la diglossie (lorsqu'une langue est dévalorisée par rapport à une autre), du colorisme, de l'hypersexualisation, de l'infantilisation et de la deshumanisation des noirs, mais aussi de ce que veut dire l'universel, obsession actuelle du dans le débat public français. Un passage marquant est celui ou Fanon démontre comment Sartre, croyant bien faire dans sa préface à l'"Anthologie de la nouvelle poésie n**** et malgache", disqualifie le mouvement de la négritude en le définissant comme une étape a passer avant d'atteindre le but ultime et vraiment important, celui d'une société post raciale. Tout en insistant sur le fait que la névrose des Noirs et des Blancs prennent racines dans un système raciste installé pour légitimer l'esclavage et la colonisation, c'est aussi frappant de voir un essai qui institue le sujet de la santé mentale des Noirs comme vrai sujet de connaissance. Pour se faire une idée plus précise en 10 minutes, go check le podcast @bibliotieks qui y a consacré un épisode.
Un court essai paru en 1986 et dans lequel le romancier et dramaturge kenyan Ngũgĩ wa Thiong'o explique pourquoi il a choisi d'abandonner l'anglais et de ne plus écrire qu'en kikuyu, sa langue maternelle, et en kiswahili. Ngũgĩ wa Thiong'o cherche à démontrer la question de la langue est centrale pour une émancipation complète des peuples africains, dont la pensée ne peut véritablement s'autonomiser de l'Occident que si elle se forme dans leur propre langue. A travers plusieurs exemples, il montre que le choix de la langue natale est un enjeu à la fois individuel et collectif, qui l'a pour sa part mené en prison et condamné à l'exil. Pour l'écrivain, abandonner l'anglais c'est abandonner le prestige et la reconnaissance internationale. Utiliser l'anglais, c'est forcément se couper du lectorat des ouvriers et les paysans, dont il considère qu'ils sont les véritables gardiens de la culture.
Afrotopia est un court essai dans lequel l'économiste, philosophe et artiste Felwine Sarr cherche a jeter des bases saines pour construire une utopie, par et pour le continent africain. Pour cela un prérequis est de comprendre à quel point l'imaginaire occidental et les valeurs centrales qu'il véhicule, les finalités qu'il légitime, ont un fort impact sur les acteurs dont les décisions pèsent de façon très concrètes sur notre vie. Felwine Sarr commence donc par ré-interroger la notion de modernité, ou encore les dogmes de l'économie classique que l'Occident cherche à tout prix à plaquer sur le continent africain, sans tenir compte des systèmes de valeurs et des cultures endogènes qui s'y sont développées. Il convient au contraire de trouver des finalités et des solutions purement "africaines", en revalorisant les coutumes existantes et en s'appuyant sur la production domestique de savoirs et d'oeuvres culturelles. Un peu aride et à certain moments il faudra sans doute vous munir d'un dictionnaire, mais worth the read.
"AfroTrans" est un ouvrage conçu par et pour les personnes noires et "trans" pour immortaliser un certain nombre de témoignages et d'expériences de vie et montrer à quel point leur hétérogénéité n'est non seulement pas un problème, mais doit être rendue visible. A travers ces textes de différentes formes ( poèmes, interviews, essai, fictions dont une m'a fait penser à Octavia Butler d'ailleurs), le livre montre comment les catégories de genres, d'ailleurs très souvent confondues avec l'orientation sexuelle, sont profondément marquées par une vision occidentale, blanche, moderniste, qui tronque et disqualifie. Il m'a aussi poussé à m'interroger en tant que femme cisgenre, sur les tendances voyeuristes, conscientes ou non conscientes des personnes non concernées par ces expériences. J'ai été particulièrement frappée par l'essai qui critique le concept de la beauté physique, "Polaroid Girl" d'Helene Beme.
Cette vision très enthousiasmante de la production collective de savoir multiforme , défendue par Michaela Danjé, est parfaitement illustrée par son essai "Je chante l'amour collectif" dans lequel elle fait coexister des extraits de documents historiques décrivant des personnes trans et/ou non binaire noires du point de vue biaisé des colons ( "les fragments") avec des réminiscences de ses propres expériences, le tout ponctués par des références musicales et poétiques.
The Cancer Journals est un recueil en trois parties dans lesquels Audre Lordre documente son expérience de femme noire, lesbienne, atteinte d'un cancer du sein. Elle part de son ressenti, documenté par des extraits du journal intime datant de la période entre son diagnostic jusqu'après sa masectomie . Puis elle élargit à la façon dont la sociét” invisibilise les femmes qui ont subi cette opération, bien souvent au détriment de leur santé physique et mentale. Il y a par exemple toute une réflexion autour du port vivement encouragé de prothèses mammaires, alors c'est la seule prothèse qui ne répond pas à un enjeu fonctionnel, que cela empêche les femmes concernées de se reconnaitre entre elles pour accepter leur nouveau corps et se soutenir, et que, lorsqu'il s'agit d'implants sous-cutanés, cela peut même provoquer des rechutes. Un sujet extrêmement lourd et malgré tout, on ressort de cette lecture inspirée et reboostée.
Surveiller et Punir est pour moi un essai à conserver dans sa bibliothèque et à relire, surligner, commenter pour bien le digérer. L'écriture de Michel Foucault n'est pas forcément accessible mais il prend quand même le lecteur par la main pour l'emmener avec lui dans ses raisonnements, réexpose plusieurs fois les arguments en les présentant à chaque fois d'une manière un peu différente et à grand renfort d'exemples, d'extraits d'archives etc... pour que l'on comprenne ses hypothèses sur la formation de la société carcérale.
Je tente modestement un résumé qui j'espère ne trahit pas le propos de l'essai.
La Révolution française marque le basculement des supplices corporels insoutenables - conçus pour témoigner dans le plus grand des éclats de la puissance du monarque, directement bafoué dans sa personne par tout manquement à la loi - vers un système dans lequel chaque peine doit en théorie être proportionnée au délit commis. Si l'abandon du supplice et des procédures de jugement qui allaient avec a été principalement justifié par l'émergence d'un humanisme, d'un respect nouveau pour les droits de l'homme, selon Michel Foucault il s'agit d'abord et avant tout d'une reconfiguration du pouvoir de juger et de punir. Pré-révolution française, les abus et les conflits de pouvoirs sont trop fréquents et visibles, ce qui augmente notamment le risque de rébellion du peuple.
Il s'agit de rendre le pouvoir judiciaire beaucoup efficace, et cela suppose notamment de définir de façon beaucoup plus exhaustive tous les "illégalismes" pour pouvoir répertorier la punition correspondante. Avec le développement de la société capitaliste, et les innovations en terme de contrôle et de discipline qui sont inventées au sein des usines - (sans contrôle, de la qualité notamment, des pertes énormes sont à prévoir!), de l'armée et de l'école, c'est la prison qui s'impose comme technique principale de punition, alors que la privation de liberté, en modulant la durée de l'incarcération selon la gravité de l'infraction commise, n'était pas forcément envisagée par les juristes qui ont réfléchi au nouveau système judiciaire post Révolution. Michel Foucault cherche à démontrer que la prison, à la fois dans son organisation et dans sa configuration spatiale constitue une sorte d'optimum pour contrôler les individus, prétendre qu'on veut les amender pour leur bien alors que l'enjeu est plutôt de fabriquer et de contrôler une délinquance "au service" de la société et/ou du pouvoir en place.
Un court essai assez clair et pédagogique qui analyse la façon dont les médias, les politiques et les universitaires se saisissent de la question de "la race" (et non "les races", l'utilisation du pluriel accréditant justement les thèses nauséabondes de mister Gobineau) en France, notamment depuis la mort de George Floyd aux Etats Unis et l'effervescence qui a suivi autour des actions du Comité Adama. On y voit exposée la mauvaise foi des fans des concepts d'"islamo-gauchisme" et "racialisme", constamment jetés à la tête de ceux qui essayent juste de poser le problème et de réfléchir aux interactions entre race, classe, genre, handicap... Les gars buvez de l'eau.
On va dire que l'intérêt de ce petit livre est de donner quelques repères historiques et grands principes pour peu d'investissement en temps. Par contre, revers de la nécessité d'être très concis j'imagine, on s'éloignait parfois de la présentation factuelle des différents courants qui ont fait l'anarchie pour basculer, il me semble, sur une genre de manifeste... de l'auteur? Outre cela trop centré sur l'Occident, à part quelques mentions de l'Amérique du Sud et de la Corée, rien sur le Rojava? Rien sur l'Afrique? Inacceptable en 2021 les gars ( ah oui j'oubliais, le petit encart sur l'antiracisme politique est non seulement peu représentatif mais en plus il est classé dans la partie "dimension internationale" LOL)
Beaucoup de bruit autour de cet essai à cause de citations malhonnêtes visant à faire passer Alice Coffin pour une "caricature de militante", figure généralement brandie en totem par les ennemis politiques du féminisme. Il faut dire que l'adjectif militant(e) est presque devenu une insulte en tout cas un qualificatif qui discrédite. Alice Coffin est journaliste et déformais élue à la mairie de Paris. Elle s'est fait remarquer en étant l'une des seules à dénoncer la complaisance indécente de la mairie à l'égard de Christophe Girard, proche du pédophile Gabriel Matznev et lui même présumé prédateur sexuel. Son livre peut être vu comme une introduction trublionne à l'héritage des luttes menées par les lesbiennes, notamment en France, et dissèque les rouages du journalisme français, capable d'accoucher de groupes débiles et malfaisants du type La Ligue du Lol.
Dissection plutôt intéressante et bien menée de l'hypocrisie de la bourgeoisie qui se dit de gauche, par quelqu'un qui semble maîtriser ses codes pour l'avoir cotoyée. Bégaudeau fait une proposition - non vérifiable- de mise en lumière de certains des rouages, habitudes, modes de pensée de ces gens nantis, militants parfois à leur insu du statut quo, et qui cherchent à oublier leur mauvaise conscience en s'interdisant de penser, ou plutôt en faisant semblant de penser. Bégaudeau le fait de façon assez fluide, sauf peut être dans les passages qui traitent de l'art et du cinéma, que j'ai trouvés un peu plus laborieux. L'utilisation du "tu" ne m'a pas dérangée, ni l'agressivité du texte. J'imagine qu'elle est proportionnelle au niveau d'apathie de ces gens sur lesquels tout glisse parce qu'ils sont protégés de la violence du réel. Bégaudeau aime les idées et les systèmes de pensée puissants et ne cesse d'appeler à relever le niveau des débats. L'idée que je retiens est qu'il faut arrêter d'avoir peur de la radicalité en soi : selon le problème à traiter, les solutions radicales sont peut être les plus raisonnables.
Je n'ai sans doute pas assez lu pour juger de la rareté ( ou non) des textes consacrés au décodage de la bourgeoisie. Par ailleurs seule une personne introduite dans ces milieux et disposée à en révéler les secrets peut réellement challenger les dires de Begaudeau. Cela dit c'est une sorte de témoignage de l'intérieur qui il me semble vaut la peine d'être lu. Plusieurs prises de position m'ont cependant posé problème dans cette diatribe:
- une désinvolture dérangeante face aux violences type inceste et aux drames intra familiaux que tout bourgeois qu'ils sont, ces gens peuvent subir;
- une exotisation assez dégueulasse des racisés et des homosexuels: bien qu'il cite la revendication de droit à l'indifférence des minorités, Bégaudeau semble considérer qu'elles lui "doivent" une interaction sous prétexte que lui ne leur serait pas indifférent ou ne chercherait pas à les assimiler.
- il parle plutôt positivement de féminisme mais verse parfois dans la mysogynie ( cf sa dénonciation du sentimentalisme bourgeois, de la transformation de son interlocuteur en "midinette"...)
- La thèse principale de Bégaudeau est que la première des déterminations est une détermination de classe, il ne se prononce pas sur la question du racisme, du sexisme et de l'homophobie dont ne sont pas certainement pas exempt les milieux bourgeois de gauche - aucun milieu n'en est exempt
- des tournures de phrases euphémisantes pour décrire les motivations des conservateurs de droite, et les conséquences mortifères de la politique de Trump. Se revendiquant de la gauche radicale, il n'était pas obligé de le faire pour rendre sa critique des "faux" progressistes plus percutante.
Enfin, la perversité avouée des intentions de Begaudeau n'a pas suffit à décrédibiliser à mes yeux l'ensemble de ses développements, mais tout de même, elle interroge. Il dit lui même qu'avoir raison et donc auto-glorifier sa propre pensée est le plus important. Quand quelqu'un écrit explicitement qu'il a fait sa propre autocritique - et non pas qu'il a "tenté" de le faire"- mon premier réflexe est la méfiance.
Edit : depuis l’écriture de cette note de lecture j’ai appris que Begaudeau était le beau fils de Nicolas Dupont Aignan. Je ne crois pas qu’il y ait de fumée sans feu.
Témoignage pas complètement dénué d'intérêt dont je retiens surtout une idée : le refus de la maternité est toléré a condition de poursuivre un projet extraordinaire. Si ce n'est pas l'injection à procréer, c'est l'injonction à sortir de l'insignifiance, tabou absolu... Sinon petit essai vraiment trop scolaire, catalogue de références dont on précise bien que l'on ne partage pas l'entière radicalité quand cela dérange (notamment François Vergès et son féminisme décolonial), et propos ridicules sur les non occidentaux, l'antiracisme, les lgbtqia+. Dispensable.
L'angle d'analyse des interactions humaines et de certains évènements historiques est original. On trouve quelques anecdotes passionnantes qui donnent envie de lire les biographies/autobiographies de Gandhi, Rosa Parks et Eleanor Roosevelt. Je me souviendrai surtout des parties consacrées au lien entre introversion et excellence artistique, et aux différences culturelles entre l"Orient" et l'"Occident" s'agissant de la valorisation de l'homme qui parle" et de l'homme qui agit". Par contre le propos est assez orienté "business" - à croire que la majorité des études consacrées au comportement humain ont pour finalité d'améliorer la productivité des employés ou de trouver la formule magique pour gagner le jackpot en bourse ( très american dream alors que le début du livre est plutôt critique du mythe du self-made man). Si les petits tests qui permettent de se positionner entre introversion et extraversion sont utiles, les conseils type développement personnel présentés de façon à être applicables tout de suite tombaient un peu a plat pour moi.
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